“Par Belisama ! Ne me dites-pas qu’il va nous pondre un post ultra-geek plein de petites fioritures techniques qui font peur, sur un sujet aussi inintéressant que terrifique.” Voilà sans doute, la pensée qui t’as traversé l’esprit à la lecture du titre de ce post (à moins que tu ne sois de ce genre foireux d’informaticien des abysses qui fait pipi sous lui à la simple évocation de la rondeur pulpeuse d’une série de lignes de codes à l’oeil mouillé et au poil soyeux). Non, hypocrite lecteur, mon semblableumonfrère, je ne me laisserai pas aller à une ligne éditoriale d’une facilité déconcertante, qui consisterait à t’entretenir du détail de ma profession, de sorte que seuls ces baveuses boursouflures de vieille croutes de nerds* puissent à loisir apprécier ma prose.
Si à regret je me permet d’immiscer en ces pages une once de poésie informatique, ce n’est pas pour te perdre, ni pour me la péter grave parceque je sais faire des trucs que tu n’oserais même pas imaginer dans tes fantasmes les plus fous, c’est parceque je suis resté bouche bée d’interloquance devant le peu de démocratisation d’un outil qui, pourtant, est complètement pratique, pas du tout égocentrique et fait gagner un temps fou à quiconque se sert quotidiennement de ce magnifique outil qu’est internet, lumière quotidienne de la grande vallée d’extase de mon existence. Je me suis fait l’autre jour cette réflexion en lisant comme chaque matin (suivant l’inneffable rituel de lever colocatif que nous avons adopté en terre Coréenne) mes propres flux, et en constatant que le nombre d’abonnés pour chacun d’entre eux était ridicule, proportionnellement au nombre de visiteurs de ces sites.
Alors pour faire simple, le flux RSS, qu’est ce que c’est ?
Contrairement à ce que veut te faire croire Wikipédia, il ne s’agit pas d’un mouvement nationaliste indien ni d’une patrie communiste. RSS pour “Really Simple Syndication”, ce qui dans la langue de Monica Lewinski, signifie Syndication vraiment très simple (l’emphase étant probablement là pour signifier son ignorance profonde et sa bêtise crasse au béotien qui ne comprendrait pas comment le bouzin fonctionne). Cette parenthèse culturelle fermée, de quoi parle t’on vraiment ? Prenons un exemple concret de la vie réelle et établissons un parallèle qui parlera sans doute à une bonne partie de mon lectorat : un abonnement à Jeune & Jolie.
Si je souhaite m’abonner à Jeune & Jolie (en admettant qu’un autocar de tueurs à gage russes m’y contraignent), je leur écris une jolie lettre, et chaque fois qu’un nouveau numéro paraît, un gentil facteur moustachu l’apporte directement dans ma boîte aux lettres, de sorte que je puisse bénéficier de la vingtaine de pages d’inepties sordides qui nourrit mes fantasmes d’adolescente enfouis (les fantasmes, pas les adolescentes), le tout moyennant la modique somme de l’épiderme de mon arrière-train.
Pour un flux RSS, c’est pareil, ou presque. Admettons que j’ai pas mal de temps libre et une vie misérable, je veux pouvoir suivre avec assiduité les mises à jour des Blogorrhées superfétatoires (ou celles du blog de Kleacim, auquel cas je vous conseille de consulter au plus vite). J’ajoute donc un abonnement à ce site dans mon agrégateur RSS (un bien vilain mot pour désigner la plateforme que vous aurez choisi pour consulter les mises à jour des sites que vous aurez décidé de suivre). J’utilise pour ma part Google Reader mais il en existe une khyrielle d’autres. Pour ce faire, trois solutions s’offrent à vous :
-rentrer l’adresse du flux en question dans votre agrégagateur (dans le cas des Blogorrhées, “http://dvzk.free.fr/blog/?feed=rss2″)
-cliquer sur le lien prévu à cet effet, souvent désigné par ce logo, ou par un lien de souscription du type de celui qui se trouve au bas de ce blog
-utiliser votre navigateur, qui propose peut être une telle fonctionnalité (sous firefox, ”Marque-page”–”S’abonner à cette page”)
Ensuite ? eh bien c’est tout. De même que le préposé postal à la pilosité buccale fournie, le petit lutin de l’internet se charge de collecter toutes les mises à jour des sites auxquels tu t’es abonné et les range dans ton agrégateur, n’attendant plus que tu t’esclaffes d’admiration devant le génie de leur auteur.
D’autres progrès de la science (sans laquelle, je le rappelle, l’homme vivrait sans l’invention du déodorant antitranspirant tenue longue durée), permettent de consulter les flux auxquels tu t’es abonné depuis ton téléphone portable, mais je ne m’étendrai pas dessus, ce court article ayant pour simple vocation de te faire connaître l’outil, un nombre conséquent de sites se chargeant d’expliciter aux plus curieux les spécificités techniques de la chose.
Je te le dis, toi, dinosaure de l’ancienne ère : s’il est une image qui remplacera bientôt celle du quidam le nez plongé dans son journal, c’est bien celle de celui qui consulte son agrégateur depuis son smartphone, disposant à loisir d’un canard qui ne lui sert que ses articles favoris.
*nerd (ou geek) : charmant petit animal omnivore et parfois bipède, qui présente une absence totale d’instincts de reproduction, remplacés par l’usage intensif d’un ordinateur.